Nous avons regardé "Château en Suède" hier soir sur Arte de Josée Dayan d'après la pièce de Françoise Sagan mais c'est tout juste précisé dans mon programme télé. Comme d'habitude, le père du bébé est laissé de côté. Je sais bien que l'adaptation filmée c'est autre chose mais sans le romancier ou le scénariste au départ pour poser les fondations, le reste ne suivrait pas. Pourtant la mort de Sagan a donné lieu à des articles et rétrospectives diverses.
Je ne connais pas son oeuvre. J'ai vu la femme une fois dans une sorte de caméra cachée avec Desproges jouant le rôle d'un type complètement ahuri et paumé. Ne se doutant pas de la supercherie, elle l'écoute pleine de compassion, regarde les photos du chien et lui propose une tisane pour le réconforter. De son oeuvre, je sais qu'elle disait : je peins les gens de mon milieu, les seuls que je connaisse bien.
Dans " Château en Suède" on voit des personnages, dégagés de tout souci matériel, oisifs et s'ennuyant à mourir dans le huis-clos du château isolé en plein hiver. La mort frappera effectivement les plus "candides" bien entendu. Comme ils s'ennuient, ils jouent à se séduire et à se détruire. Ils jouent même à mourir puisqu'il y a une fausse morte. La préoccupation essentielle de la meneuse de jeu est le culte de l'ancêtre, un général dont on saura rien finalement, et la transmission du nom. Il faut emplir le ventre de la jeune épouse mystérieuse. La fin invite à revoir l'oeuvre une seconde fois et tout ce qui semblait mystérieux s'éclaire. Jeanne Moreau et Guillaume Depardieu sont fascinants.