Ce livre a été traduit du japonais par Philippe Pons et publié aux éditions Albin Michel en 1971. Il figurait au programme de littérature comparée de l'agrégation de lettres en 71 ou 72.
Le titre japonais est : "L'Ancienne capitale" car la ville avec ses rues, ses jardins et ses fêtes joue un rôle essentiel dans l'évolution de l'intrigue par ailleurs très simple. La ville est largement décrite. Deux jumelles âgées de vingt ans mais séparées à la naissance se retrouvent par hasard, sont attirées l'une vers l'autre, se découvrent, s'admirent mais décident d'un commun accord de ne plus se revoir. Elles appartiennent à des milieux différents. Chieko a été recueillie par des commerçants aisés et a reçu une excellente éducation. Elle est sensible, équilibrée, polie, délicate et cultivée. Naeko est restée dans un village de la montagne où elle a grandi dans des conditions beaucoup plus rudes. Elle est robuste, se contente de peu et est habituée aux travaux exigeant une dépense physique qui fortifie. D'instinct elle a une attitude protectrice pour sa soeur qui lui répond avec générosité en lui offrant des vêtements raffinés et pesonnalisés. C'est Naeko,la fille de la montagne, qui se révèlera finalement la plus perspicace et la plus lucide en raison de sa confrontation avec les épreuves de la vie.
Il se dégage de ce roman une impression de grande pureté, de délicatesse. Les dialogues sonnent juste. On sent que l'auteur a parfaitement observé le comportement des jumeaux et sans doute a-t-il lu les études de Zazzo sur le sujet.
Ce qui me gêne un peu c'est que la rencontre tarde à venir. Il faut attendre plus de 100 pages, uniquement consacrées à Chieko, sur les 250 au total, pour que la rencontre entre les deux soeurs ait lieu et l'on reste un peu sur sa faim en ce qui concerne la vie de Naeko. Ce non dit invite d'ailleurs à reprendre le livre.