Après l'ondée.

Après l'ondée.

Dieu merci,la pluie est tombée
En de fluides longues flèches,
La rue est comme un bain d'eau fraîche,
Toute fatigue est décourbée.

Les réverbères qui s'allument
Par cette nuit lourde et mouillée,
Brillent dans la ville embrouillée
Comme des phares sur la brume.

Un parfum de verdure nage
Dans toute cette eau renversée;
A petites gouttes pressées
L'été s'évade du naufrage.

On voit des gens à leur fenêtre
Qui, le corps et le rêve en peine,
Respiraient et vivaient à peine,
Et que l'ondée a fait renaître.

La journée était moite et lente
Et couvait trop son rude orage;
Maintenant l'esprit calme et sage
Se trempe d'eau comme une plante.

L'âme était sèche, âcre et rampante,
L'éclair y préparait sa course;
L'air est dans l'air comme une source,
D'humides courants frais serpentent,

Tout se repose et tout s'apaise,
Tout rentre dans l'ombre et le somme,
Tandis que meurt au coeur de l'homme
Le feu des volontés mauvaises.

Anna de Noailles (1876-1933) L'ombre des jours.

C'est quand même autre chose que le culte de la côte d'azur et du soleil à tout prix !

Et à tous prix ...

Je préfère la pluie la nuit, pas parce que je suis dans mon lit... donc je dirais plutôt, quand il fait noir, en ville, avec les lumières qui se reflètent, l'idée du deuxième paragraphe (euh, non c'est pas paragraphe en poèsie mais j'ai d'un coup un trou de mémoire, c'est sur le bout de la langue et ça veut pas venir, et ça me reviendra quand j'en aurais plus besoin, comme d'hab). Par contre quand au volant, la pluie dans le noir avec les phares qui se reflètent et éblouissent, j'aime pas du tout.

Cela me fait penser aussi qu'au Disney Studio, il y a un parapluie sur lequel il pleut, histoire de faire comme dans le film

Au mince, j'trouve plus la photo sur l'ordinateur, ni sur cd (où elle doit être vu que c'était il y a deux ans), je l'ai imprimé et donc retiré de l'appareil et je l'avais pas mis avant sur disque où je mets... bein oui, disons que pour développer je suis aussi longue que pour mettre les photos ici

Je parie que maintenant tu as trouvé ... strophe !

Tiens ça me rappelle un souvenir. J'expliquais une poésie à une classe de première attentive et j'employais bien entendu le mot " strophe " en étant persuadée que tout le monde connaissait ce terme. Il s' agissait d'une classe de première d'adaptation composée d'élèves venant de BEP et reprenant une première, en vue du bac. Une élève m'écoutait en fronçant les sourcils de temps à autre. Tout à coup, elle leva la main et me demanda : " Une strophe alors, c'est un paragraphe ? " Ben oui, j'aurais dû y penser. Ce qui était évident pour moi ne l'était pas pour elle.
Une autre fois, une autre année, je surveillais un devoir d'entraînement pour le bac français. Les élèves planchaient sur un texte d'Albert Camus décrivant un village algérien qui s'éveille. Les couleurs sont vives, le parfum des fleurs et des plantes se mêle aux odeurs les plus diverses, on entend des cris et tous les bruits de la journée qui commence. Quelques élèves d'origine algérienne étaient plongés dans la lecture du texte et commençaient à rédiger les réponses aux questions. L'une d'elle leva la main : M'dame, je peux vous d'mander quelquechose s'il vous plait ? " Sensible à la politesse j'acceptai." Ben, voilà j'comprends pas la première question qui demande de relever les perceptions sensorielles. C'est quoi ça , les perceptions sensorielles ?"
Et comme je lui suggérais de penser aux cinq sens, elle fit ce commentaire : " Ben, ils pourraient pas dire comme ça, on comprendrait mieux."
Elle n'avait pas tort et tout à coup, une autre élève d'origine algérienne leva latête en souriant. Se moquait-elle de sa camarade ? Pas du tout. Elle se permit elle aussi un commentaire : " Oui, c'est beau comme ça l'Algérie, beau comme il le dit Albert Camus, mais en ce moment on ne peut pas y aller, c'est dangereux." Effectivement c'était l'époque où les attentats ne laissaient guère de répit.
En quelques instants, deux réactions différentes devant un même texte m'avaient beaucoup appris.