Dans la collection Découverte cadet chez Gallimard, 1985, j'ai retrouvé dans mes rayonnages un petit livre d'Agnès Rosentiehl que j'avais acheté pour ma fille, euh pour moi aussi, ayant pour titre : LE LIVRE DE LA LANGUE FRANÇAISE.
Il ne fait que 109 pages et est illustré avec humour par Pierre Gay. Avec ce nom, rien de surprenant. Ce livre aborde l'étymologie, l'orthographe, la grammaire et les ressources du langage ( figures de style, mot juste, pouvoir et beauté du mot, littérature ...)
J'ai beaucoup aimé la première partie consacrée à l'histoire du vocabulaire présenté comme un mille- feuille.
Voilà, notre langue se compose de mots gaulois ( blato a donné ble, braca a donné braie et braguette)
de mots latins arrivés en Gaule avec César, ne sont jamais repartis mais ont évolué ( rivalis, habitant de la rive a donné le rival se trouvant sur l'autre rive, regula a donné règle, rigole et rigolade)
mais le latin des Romains avait emprunté à la langue grecque, les Romains ayant conquis la Grèce et ayant été séduits par la culture de ce peuple.
Après cela, les Francs venus de Germanie ont ravagé la Gaule romaine et le gaulois, le latin et le franc se sont mélangés pour aboutir à cet ancien-français qui m'a fait transpiré quand j'étais étudiante. Quelques mots francs : gwrajo a donné garçon, Gwilhelm a donné Guillaume et gwerra , guerr, rîki riche, ou gwalahlaupan galoper)
Un peu plus tard les Arabes envahissent le sud de la France, stoppés nous dit-on à Poitiers mais avant de repartir ils nous ont laissés al kohol, ta rif et qawa ... ( traduction superflue) et sifr a donné chiffre et zéro.
Encore plus tard, on découvre le Nouveau Monde et ses tomatl, cacautl et les ayacotl ( haricots) et comme nous faisons du commerce avec les Néerlandais, boeck devient le bouquin, bolwerc , le boulevard ou striken le tricot. Nous avons aussi des relations avec les Allemands et s'i nous leur empruntons le käppi pour képi, brettil pour bretelle, nous leur empruntons aussi le thaller pour dollar !
Passons sur le camarada ou le cigarro espagnols, le yaourt bulgare, l'anorak eskimo ou le pyjama hindi.
Nous avons gardé des mots picards ( boulenc qui a donné boulanger) des mots normands importés par les vickings, des mots bretons( gwelan, goéland) des mots du provençal comme le mot : amour.
Il a fallu fabriquer de nouveaux mots pour les sciences avec des racines grecques ou latines et la langue se nourrit de certains mots anglais mais l'anglais se nourrit aussi de mots étrangers. Le mot beaupré( mat d'un navire) vient de l'anglais bouspret qui vient du néerlandais boegspriet.
J'ai bien aimé dans ce petit livre la GRAMMAFICHE, c'est à dire une affiche qui résume la grammaire où la conjonction est illustrée comme un rcochet, le verbe comme un moteur qui tourne en fonction de la forme, la voie, le mode, le temps et la personne, l'adjectif comme une peinture etc.