Ce roman date de 1938 et évoque le climat politique et moral de l'après-guerre. On peut le rapprocher d" "Après" d'Erich-Maria Remarque et de " Paysage de l'insomnie" de Gisèle Bienne. Le paysage principal est revenu de la guerre 14-18 avec un pied en moins et se déplace avec deux cannes. Professeur de lettres à Chinon, le hasard des relations le conduit à se présenter aux élections législatives et il est élu mais doit d'abord retourner à la campagne chez sa mère pour soigner un début de tuberculose. Son père a été tué à la guerre. Une campagne de presse lui reproche sans le nommer de toucher une pension militaire comme droit à réparation et une indemnité parlementaire alors qu'il ne fait rien d'autre que se soigner. Le spectacle des veuves lors de l'inauguration du monument aux morts lui fait prendre conscience de l'ampleur du désastre et il rédige une lettre ouverte où il expose les raisons de sa démission de député. Puis il rencontre une femme aimée autrefois en silence et devenue libre. Amoureux fou, il ne parvient pas à la rendre heureuse et lui reproche une aventure tant il est aigri alors que lui même a connu plusieurs femmes.
Un événement brutal lui ouvira les yeux et découvrir enfin la joie de vivre , une joie toute simple et saine dans la découverte de l'amour à portée de main, de l'amitié, de la beauté de la nature... L'écriture l'aide dans sa quête.
Maurice Genevoix est un grand écrivain qui n'a jamais renié ses racines. La guerre de 14-18, la nature, la Loire et les animaux sont les thèmes essentiels de son oeuvre. Ses phrases sont travaillées, polies , ciselées. De la belle ouvrage !