Ces chansons profanes médiévales retrouvées dans le monastère de Beuern ne sont plus à présenter. Je renvoie à l'article de Wikipédia.
Simplement, hier soir le chef de choeur nous a donné quelques informations supplémentaires. Sans être impliqué dans le mouvement nazi, Carl Orff a été marqué par la montée du mouvement qui met en avant l'importance du corps, de la force physique donc du rythme et de la danse pour renouer avec les forces de la nature. L'oeuvre est donc plus païenne que chrétienne ce qui explique les réticences du clergé à donner leur accord pour que cette oeuvre soit donnée dans les églises. Le souci de la condition terrestre n'est pas résolu dans ces chants par l'espoir de monter au ciel. A cette époque, années 36-37, ( Jeux olympiques de Munich en 36 )l'enseignement de la musique était associé à l'éducation physique , la danse, le théâtre. Carl Orff concevait l'interprétation de ces chants dans le cadre d'une mise en scène.
Que disent ces chants ? Ils déplorent les caprices du destin capricieux. La Fortune est aussi versatile que la lune. Que faire ? C'est simple : se réjouir de l'arrivée du printemps, boire à la taverne et profiter des plaisirs de l'amour. Après cela, on peut dire à la Fortune tout ce qu'on veut. On sait qu'elle aura le dernier mot et qu'elle nous tient mais au moins notre désespoir se permet le luxe de l'ironie.
L'oeuvre est simple à déchiffrer,mais pas toujours. La prononciation n'est pas facile. Il faut articuler. Beaucoup de passages rapides sont à connaître par coeur si on veut suivre la battue du chef. Pas le temps de tourner les pages. La pianiste qui nous accompagne a pris plaisir à déchiffrer certains passages.
Voilà, vous êtes venus à la chorale avec moi.