En fait le latin n'est pas une langue oubliée même si elle est qualifiée de langue morte. Dans la mesure où le passé structure le présent sa connaissance explique la formation de notre langue dont le lexique s'est également enrichi au contact d'autres langues. Enfant de la campagne, je n'ai pas eu l'occasion d'étudier le latin quand je suis entré en sixième au Cours complémenataire de mon canton, mais cela m'aurait plu. Je me suis contentée de deux ans de latin en fac sans plus, et je chante en latin les chants sacrés interprétés par la chorale ce qui ne va pas bien loin.
Au Moyen Age et à la Renaissance l'élite de l'Europe chrétienne correspondait en latin pour l'échange des idées et des découvertes.
Bernard Lecherbonnier explique que désormais les publications scientifiques si elles veulent obtenir une diffusion mondiale doivent l'être en anglais, courant de ce fait, le risque de voir leur contenu récupéré, plagié, pillé : découvertes volées, brevets imités. Il analyse l'exemple de la botanique dont la terminologie internationale et neutre en latin a été supprimée au profit de l'anglais . Ainsi l'exploitation des découvertes par les laboratoires pharmaceutiques anglo-américains est facilitée. Il explique également que cette suprématie de la langue anglaise dans le domaine scientifique présente le risque d'un vision unique des choses. Dans la mesure où les progrès scientifiques doivent beaucoup au monde arabe ou au monde asiatique , par exemple,s'exprimant dans des langues différents il convient de respecter la richesse de la différence plutôt que d'imposer une langue unique et par ailleurs appauvrie.
Je n'ai pas achevé la lecture de cet ouvrage. Le chapitre intitulé la trahison des clercs dénonce les différentes réformes de l'enseignement qui ont conduit en quelques décennies à saborder l'enseignement de notre langue et de la littérature limitant par là toute aisance d'expression et tout esprit critique et entretenant une confusion dans les esprits que j'ai souvent constatée quand je corrigeais les copies de bac. Quand on lit dans trente copies sur trente ayant choisi le commentaire d'un texte de cet auteur, que Victor Hugo est le plus grand philospshe du XVIII° siècle, il y a de quoi s'alarmer. Mon cher papa qui a quitté l'école à l'âge de 13 ans en 1908 et avait lu bon nombre des romans de son auteur favori connaissait par coeur ces deux dates : 1802-1885. Il lisait et relisait cet auteur qui respectait, disait-il, " la grandeur des humbles."
Bref, nos enfants méritent un enseignement de la langue et de la littérature qui ne soit soit pas sabordé comme il l'est actuellement et souvent donné en exemple dans nombre d'émissions. Ils doivent être capables d'exprimer leurs sentiments et leurs pensées avec rigueur et clarté. Sinon ce sont les poings qui prennent la relève.
Bon je continue ma lecture et vous tiens au courant si je ne vous ennuie pas.