Riante vallée.

Je peux bien le dire maintenant. Avec mon vieil instituteur, nous avons rassemblé les textes du journal scolaire RIANTE VALLEE, un village raconté, imprimé et illustré par ses enfants de 1948 à 1952. Cela donne des textes regroupés par thèmes ( travaux au fil des saisons, jardin et voisins, vie de famille, jeux, animaux, grands et petits événements, jours de fête, voyages... ) J'ai retrouvé les auteurs des textes 50 ans plus tard et ajouté leurs souvenirs de cette expérience du journal scolaire.
On comprend que l'instituteur après l'expérience de la déportation ait voulu se tourner vers un autre chantier : construire des hommes. Je brade mes exemplaires restants sur amazon, si j'ai bonne mémoire et j'en donne aux établissements scolaires. Taper "Riante vallée " ou encore "Charpentier-Glavier " et vous devriez retrouver la présentation.
Née en 46, je n'ai pas participé à ce journal. mes aînés en parlaient assez souvent et j'ai voulu le sortir de l'oubli.

Citation :

( travaux au fil des saisons, jardin et voisins, vie de famille, jeux, animaux, grands et petits événements, jours de fête, voyages... )

Cela me fait un peu penser à un Almanach. D'ailleurs pour Noël, je me suis prise un Almanach. Je le présenterais quand le Père-Noël me l'aura mis sous le sapin.
J'en achète un de temps en temps, j'aime surtout les anciens. Mais celui-ci est de cette année avec bien l'esprit des anciens Almanachs.

Citation :

Taper "Riante vallée " ou encore "Charpentier-Glavier "

Tu es une célébrité Hélène
Première entrée à Riante valée, ton sujet ici, avec les deux Taper "Riante vallée " ou encore "Charpentier-Glavier " , c'est encore toi..

J'invite d'ailleurs les membres à lancer une recherche.
Je note d'y retourner moi-même.

Extraits de RIANTE VALLEE. ON DETORTILLE LES GAULES

Jeudi, je suis allé détortiller les gaules avec André. On est parti vers neuf heures du matin. En route je demandai à mon frère : « C’est dur ce travail ? » Il me répondit : « Tu verras bien. »
Quand nous fûmes à la vigne, André me montra comment on s’y prenait, tout en m’expliquant : « Tu vois, on casse ces brins de paille, et on détortille la gaule. » Nous primes chacun une route. Il y en avait seize à faire. J’en ai fait sept et André neuf.

G. GLAVIER 9 ans équipe des pigeons

RIANTE VALLEE. Suite.

MA JOURNEE

Souvent, le jeudi, mes parents vont au bois accompagnés de mes frères et sœurs. Je reste seule, du matin jusqu’au soir, et j’ai beaucoup de travail.
Dès que le jour se lève, un grand vide emplit la maison. Avant de partir, maman m’a donné ma tâche de la journée.
Je commence par la vaisselle. Ensuite, je soigne les animaux, puis je m’occupe du
ménage. Vers onze heures, je prépare le déjeuner. Pour ma grand-mère et moi, c’est vite fait. J’emploie le début de l’après-midi à coudre ou à repasser. A quatre heures, je jette le grain aux volailles qui accourent et picorent avec avidité. Après, je vais au foin pour les chevaux, et je fais la provende. Quand la nuit tombe, je trais la vache. L’ouvrage est terminé.
Vers six heures et demie, mes parents rentrent du bois, bien fatigués.Le soir tout le monde mange la bonne soupe fumante qui nous réchauffe.
Je suis très heureuse de rendre service à ma famille.
S. DURDON 13 ans
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RIANTE VALLEE. Suite.

PLAISIRS DE L’HIVER

La neige que nous attendions avec impatience est tombée il y a quelques jours.
Malheureusement, déjà, il dégèle et la neige fond. Nous avons eu bien peu de temps pour goûter ce plaisir
Aux sorties de l’école, la rue devenait bruyante, et les enfants divisés en deux camps, se bombardaient à coup de boules de neige. C’était des cris et des rires. Les garçons se mettaient contre les filles. Et celles-ci trempées, toutes blanches, se défendaient quand même. Souvent, les passants prenaient part au combat. C’était une grande joie pour tous.
Un autre amusement bien agréable, le traîneau. Deux ou trois juchés sur cette planche, dévalaient les côtes à toute vitesse se retrouvant souvent en bas, sur le dos. L’autre jour, quand j’y suis montée, c’était la première fois. Je suis tombée à quatre reprises, et j’ai fait le tonneau dans la neige. Mais comme on remonte dessus avec plaisir ! Tout cela est déjà fini, et nous n’avons même pas eu le temps de faire de bonhomme. Tant pis ! Ce sera pour l’année prochaine.... s’il y en a !
F. GUY 12 ans

RIANTE VALLEE. Suite.

LA COURSE AUX PORCS

Nous avons deux jeunes porcs. Qu’ils sont amusants avec leurs oreilles droites et leurs queues en tire-bouchon !
Quand nous nettoyons leur porcherie, ils se sauvent, et ce ne sont que galopades dans la cour. Mais quel travail pour les faire rentrer !
Dès qu’ils s’aperçoivent que je les poursuis, ils augmentent de vitesse et me passent à chaque fois sous le nez. Je m’énerve et continue ma course ; mais dans mon empressement, je m’emmêle les pieds dans un fil de fer qui se trouve sur mon passage et je m’étale !
Profitant de ce répit, mes deux fuyards reprennent leur souffle.... Bientôt, l’un réintègre son abri, mais l’autre court toujours ! A la fin, il franchit lestement la porte. Je m’élance à sa suite, mais le second ressort, reposé et dispos. Il se laisse approcher en grognant. Prête à mettre la main dessus, il m’échappe à nouveau. Je m’exclame hors de moi : « Ah ! Coquin, tu rentreras tôt ou tard ! » Pendant un long moment, ce jeu redouble d’entrain. Heureusement, ma sœur vient m’aider et mes deux porcelets retournent au logis.
Je rentre aussi à la maison, tout essoufflée, les cheveux en désordre, les bottes recouvertes de boue.

(illustration 13 x 11) N° 26 C.D N° 2 S. BILLIOT 13 ans

SUR LES BALLES DE PAILLE

Hier jeudi, avec un camarade et mon frère Jean-Claude, nous avons joué à la tape sur les balles de paille, sous le hangar.
Au début, je fus le chat. Je les laissai monter tout en haut du tas. Une fois qu’ils furent arrivés, je montai à leur poursuite. Mais quand je parvins au faîte, ils étaient déjà redescendus. Voyant que je n’arriverais jamais à les toucher, j’usai de ruse : faisant semblant de les rejoindre, je me blottis derrière une balle de paille. Les autres, sans méfiance, escaladèrent à nouveau le tas. Je bondis hors de ma cachette et je pus facilement les toucher.
Un autre prit ma place, et nous nous poursuivîmes ainsi à tour de rôle jusqu’à la tombée de la nuit.
R. BLIN 11 ans

J'ai commencé à lire Riante Vallée !!!

J'ai déjà deux questions Hélène :
- "Devenu aveugle, mon ami Yves avait dû quitter l'école du village pour un institut spécialisé à Paris." Est-ce qu'ils 'agit de l'ami Yves, joueur d'échecs, dont tu nous parles souvent ? C'est ton mari qui en parle ?

- Bon, ça fait 3 questions parce que voilà la deuxième que je voulais poser au départ : qu'est-ce que des guignes ? J'ai compris qu'il s'agit de fruits, j'hésite un peu entre les cerises et les prunes, mais ce n'est peut-être ni les unes ni les autres.

Ici quand on dit qu'on a à la guigne, on veut dire que l'on n'a pas de chance....

Oui, il s'agit bien du même, Yves et celui qui en parle est mon frère Georges surnommé Jojo qui a appris le braille pour correspondre avec Yves. J'ai rencontré mon mari à l'âge de 22 ans. Yves et lui se sont donc connus beaucoup plus tard.
Les guignes sont des cerises à chair ferme et sucrée et de couleur rose orangé.
Yves nous a rendu visite hier. Quand il va à Paris pour les réunions de son association des joueurs d'échecs aveugles, il fait un détour par son village natal et reste quelques jours dans sa famille.

Quelques pages plus loin, j'ai réalisé que ce devait être ton frère et pas ton mari... J'me suis trompée dans les noms de famille...

Oui, et ce frère là, s'il avait pu continuer ses études serait allé très loin comme l'ont répété les deux instituteurs qui ont constaté tant ses possibiltés que ses qualités de coeur et de caractère. Oui mais voilà:pas d'argent. Nous vivions en autarcie et à cette époque les garçons devaient, dans la plupart des cas, faire la même chose que le père. Quant à l'instruction, mon père s'imaginait qu'être autodidacte suffisait comme lui l'était. Dans RIANTE VALLEE, il y a un texte où il écoute les bruits du soir en étant assis sur les marches du jardin. Il m'a confié qu'il aimait ce moment calme pour écouter et réfléchir à des sujets qui le préoccupaient en particulier le sort des orphelins. Il était si heureux d'avoir des parents qu'il se demandait avec angoisse comment pouvaient vivre ceux qui n'en avaient pas.

J'ai vu ce passage, celui où il parle de son plaisir de s'assoire sur les marches et d'écouter, de ne rentrer que parce qu'il doit le faire.