Hier soir, Cartouche à la télé, m'a fait penser à ce superbe roman de Maupassant pour une raison fort simple : Jeanne, le personnage central, a été élevée dans un couvent et ne sait RIEN, de la dureté de la vie. Elle n'est pas préparée à affronter la goujaterie cruellle de son mari, coureur de dot et de jupon, se révèle incapable de s'envoler du cocon famailial, et va de désillusion en désillusion. L'action se passe sous la Restauration, donc entre les deux empires, période où la noblesse agonisante échoue lamentablement et parfois avec ridicule ( tiens, ce mot me fait penser au film de Patrice Leconte) à RESTAURER les usages, les privilèges et les dorures écaillées des fastes de l'Ancien régime.
Le fils unique de Jeanne, devenue veuve achève de la ruiner, tout simplement parce que lui aussi n'a pas appris à surmonter les épreuves tant il a été couvé et surprotégé. Finalement, c'est la servante Rosalie qui assure une viellesse paisible à Jeanne car Jeanne a toujours été généreuse pour sa servante et soeur de lait.
Mes deux enfants ne sont pas des boulimiques de lecture comme leur mère et c'est leur droit, mais ils m'ont dit que dans ce roman très intéressant " il y a tout." Mon fils a été interrogé sur ce roman au bac, voici une dizaine d'années déjà, et a exprimé son point de vue sur la nécessité d'être préparé aux duretés de la vie, ce que ne fait pas un couvent du XIX° siècle surtout si on se gave de romans à l'eau de rose. Il n'a pas tort. Son expérience de pompier volontaire l'a déjà mis en face de situations insoutenables.