La retraite de Russie. ( Victor Hugo )

L'expiation.

Il neigeait. On était vaincu par sa conquête.
Pour la première fois l'aigle baissait la tête.
Sombres jours ! l'empereur revenait lentement,
Laissant derrière lui brûler Moscou fumant.
Il neigeait. L'âpre hiver fondait en avalanche.
Après la plaine blanche une autre plaine blanche.
On ne connaissait plus les chefs ni le drapeau.
Hier la grande armée, et maintenant troupeau.
On ne distinguait plus les ailes ni le centre.
Il neigeait. Les blessés s'abritaient dans le ventre
Des chevaux morts ; au seuil des bivouacs désolés
On voyait des clairons à leur poste gelés,
Restés debout, en selle et muets, blancs de givre,
Collant leur bouche en pierre aux trompettes de cuivre.
Boulets, mitraille, obus, mêlés aux flocons blancs,
Pleuvaient ; les grenadiers, surpris d'être tremblants,
Marchaient pensifs, la glace à leur moustache grise.
Il neigeait, il neigeait toujours ! La froide bise
Sifflait ; sur le verglas, dans des lieux inconnus,
On n'avait pas de pain et l'on allait pieds nus.

J'ai appris ce texte par coeur quand j'étais au CM2 en 1956-57 dans une école rurale et le maître nous avait bien expliqué l'itinéraire de Napoléon et celui de Victor Hugo afin que nous comprenions ce que nous apprenions.

Cette retraite fut quelque chose d'effroyable. On peut la lire dans le chef d'oeuvre Guerre et Paix et dans la saga Napoléon de Max Gallo.

Sur Montmirail,non loin de chez moi il y a une association qui veut faire revivre le souvenir de Napoléon passé par chez nous. Il y a même un carrefour , celui de Champaubert la bataille,avec les canons qui sont exposés. Dernièrement ils ont organisé le bal de l'empereur où les gens devaient se rendre en costume d'époque.
Je n'admire pas les gens qui entraînent les hommes à l'abattoir, décident du sort des femmes en une nuit en rédigeant le code civil et rétablissent l'esclavage.

La gloire, la grandeur de la France quand tant d'innocents en crèvent comme des chiens directement ou indirectement, non merci.

Je connais de nombreuses personnes pour qui Napoléon est un très grand homme (par ce qu'il a fait, pas par la taille) ; je n'ai jamais pu admirer, bien au contraire, Napoléon. Il y a quelques temps, j'ai fait rejoindre Napoléon et ses "copains" dans mon sac de personnage historique dit "grand" par les actions que je ne peux pas supporter, Alexandre le grand. Actuellement, c'est le dernier entré dans le sac... au suivant.

être le roi du monde!!! trop peu pour moi!!!

Ca finit souvent très mal de genre de rêve qui coûte cher en vies humaines et sème la misère. Les véritables héros pour moi sont ceux qui ne se laissent pas corrompre par l'ivresse du pouvoir et n'oublient pas leur responsabilité à l'égard de ceux qu'ils représentent.

C'est pour cela que lors des élections, quelqu'elles soient, ça me hérisse d'entendre "on a gagné !"

Oui, c'est pitoyable car on a gagné quoi, sinon le droit d'être la risée à venir ?

Bonsoir Hélène Charpentier !

J'ai découvert ce site un peu grâce à vous ! je m'explique :

J'avais étudié, moi aussi au CM2, ce poignant texte de Victor Hugo, retraçant la terrible défaite de Napoléon en Russie. Essayant de me le remémorer, je me suis rendu compte qu'il me manquait quelques vers. Je me suis alors rendue sur Google pour le retrouver en entier et je suis tombée directement sur votre post ici ! Merci donc à vous d'avoir eu la bonne idée de l'offrir à la lecture.

Je constate que ce texte a suscité ici quelques commentaires, ce qui n'enlève rien à sa beauté.

Pour ma part, je dirais que Napoléon, au lieu de poursuivre ses idées mégalomaniaques, en voulant envahir la Russie tout en en ignorant et sa géographie et ses climats, aurait dû prendre exemple sur Bernadotte...Nous aurions peut-être aujourd'hui une tout autre image de cet homme qui ne fut grand que dans sa folie. Mais nous ne pourrons pas refaire l'Histoire.

Merci encore.

Dommage de voir se répéter les mêmes lieux communs sur ce personnage ....