La littérature patoisante du Nord-Pas-de-Calais, édité par La voix du Nord (journal de la région)
Littérature, cela m’inspire – je suppose ne pas être la seule – des textes aux phrases très travaillées d’auteurs tels que Zola, Balzac… pondant des livres en format « gros pavets » bien souvent. Je ne voyais pas quels auteurs de ce genre il pouvait y avoir dans la région (je suis du Pas de Calais) écrivant en patois.
Je pensais que ce livre était une sorte de guide biographique avec auteurs et titres de leurs livres (car il y a quand même des auteurs par chez nous et qui écrivent en patois comme Guy Dubois – connu biensûr uniquement par les gens de chez nous ou par ceux qui en ont fait la découverte lors d’un passage dans le Nord).
Il n’en est rien. Ce livre est en fait un livre d’Histoire qui nous présente les origines du dialecte du Nord et des écrits en patois.
L’histoire commence au Moyen Âge. Alors la Picardie enveloppe une surface bien plus importante qu’à l’heure actuelle, grignotant même sur la Belgique. Le Picard est une langue très usitée, elle surpasse le latin dans le commerce, et même dans les écrits. Adam de la Halle, musicien, chanteur, écrit des chansons qui resteront dans l’histoire de la région.
François 1er impose le français comme langue unique en France, le Picard perd de son importance ; François 1er laisse à l’Espagne, les Flandres et l’Artois, qui quittent donc la Picardie... on y oubliera le Picard pour donner au dialecte le nom de « patois ». François Cottigny, dit de Brûle-Maison à cause de la teneur de ses textes (provocateurs, attaquants la religion, etc) est colporteur, il distribue le long de sa route les chansons qu’il écrit. Il sera succédé par des poètes, par d’autres chansonniers, dont, quelques 100 ans plus tard Alexandre Desrousseaux qui créa la célèbre « canchon dormoire » plus connu sous le titre de « Dors m’in p’tit quiquin ». Cette chanson lui vint d’avoir entendu un soir une dentellière essayer d’endormir son bébé qui ne cessait de pleurer et l’empêcher donc de poursuivre son travail.
L’histoire se poursuit ainsi jusqu’à nos jours, mais lorsque le livre parvient à aujourd’hui, ce n’est plus qu’un rapide survol, des noms à peine cités de chansonniers, d’auteurs de livres, même Dany Boon, connu dans la France entière, est à peine présenté dans ce livre qui se veut faire connaître la langue de notre région. Il y a donc un gros manque de travail sur la fin de l’ouvrage à mon sens.
Notons qu’on y rappelle que les gens du Nord sont sympats. Le mot Chtimi a été donné aux soldats du Nord par les soldats des autres régions, dans les tranchées, à cause du nombre important de « che », « ti » et « mi » dans le patois que les soldats nordistes parlaient. C’était une moquerie, une moquerie qui s’est répendue dans la France entière et c’est ainsi que les gens du Nord ont été nommés. Chtimi s’est ensuite contracté en Ch’ti puis en Chti tout simplement. Les gens du Nord ont assimilé l’insulte et se sont mis à se nommer eux-mêmes ainsi puisque que connu ainsi dans les autres régions… comme quoi un Chti est têtu mais pas forcément rancunier !
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Il y a tant à lire qu'une vie ne me suffira pas...
Il y a tant de livres, que j'ai pas assez de place pour tout avoir sniff