Dans le cadre d'une enquête sur deux suicides suspects à l'Ecole de police de Lyon, Bérurier est nommé professeur de bonnes manières et San-A se déguise en élève policier bien bronzé et portant des lunettes.
Pour préparer ses cours, Bérurier dispose d'un manuel : Le guide des convenances de Ghislaine Noblebouf, paru en 1913. Il répond volontiers aux "abjections" valables de certains élèves et ses considérations sur les convenances en complète contradiction avec l'hypocrisie des belles manières sont saluées par de chaleureux applaudissements. Bérurier est toujours aussi généreux et il a le sens de l'accueil et s'dresse à ses invités avec élégance : " je vous sais des tas de gré d'avoir bien voulu m'honorer du plaisir de veni écluser un gorgeon chez moi." Et dans ce beau monde c'est Madame O' Cédar qui vous introduit au coq-taille
Pendant ce temps, San-A, observe, enquête tout en jouant à la belote avec un pétomane qui s'exprime par "les deux bouts " mais San-A " ne prête l'oreille qu'aux sonorités supérieures." ( Le gargantua de Rabelais, lui, barytonne du cul.)
San-A se laisse aller à des digressions sur certaines institutions. Par exemple, il souhaiterait que le Vatican publie chaque mois "un bulletin de Sainteté " et qu'il canonise les intéressés du temps de leur vivant " sinon y a que que la famille pour palper les droits de Hauteur" et il observe que la flatterie influence le comportement car " ça dope l'homme , la pensée que son slip Eminence puisse devenir après usage, une relique dans une chasse dorée." Il constate par ailleurs que rue du Faubourg Saint-Antoine on ne fabrique plus que des prie-Dieu et des confessionnaus de première classe. On n'emmène plus les nanas qu'à l'autel."
Il songe à la mort et à la postérité et se dit qu'un jour on repensera à lui quand " l'ami San-A ressemblera plus à un dessin de Buffet qu'à Luce Tucru."
Alors, il se laisse aller à cette philosophie : " Une espèce d'angoisse croît en moi et je crois en elle." en précisant dans une note en bas de page : Je suis un auteur difficile.
Voilà, avec San-A on peut travailler sur les comparaisons filées ou non,, les périphrases, surtout celles qui désignent le sexe bien entendu mais pas seulment, les paronymes, les homonymes lexicaux, les sonorités, les homonymes grammaticaux, la conjugaison, les nuances utiles de l'orthographe mais vicelardes et sanctionnées dans les dictées de ce temps là, les registres de langue, les allusions aux mentalités, à la vie culturelle sociale et politique de l'époque. etc.