Notre fille a eu des réactions de ce genre. Un jour, elle devait être au CM1, elle nous a fait une scène en nous disant que nous étions des parents inconscients parce qu'elle avait mal aux yeux et que nous aurions dû deviner sa souffrance pour prendre un rendez-vous urgent. Elle avait demandé au maître d'école à être au premier rang. C'était aussi l'époque où elle s'appliquait à donner de son frère une image particulièrement négative en s'attribuant le rôle de l'aînée malheureuse mais si le frère était malade ou humilié, elle s'inquiétait. En fait, elle était légèrement hypermétrope. Elle ne porte pas de lunettes. Enfant studieuse et sans histoires au collège, elle s'affirmait en s'opposant à la maison.En troisième,suivant le mot d'ordre de la classe, elle proclamait qu'il fallait laisser les grosses bosseuses dans leur coin. Autant dire que ça a bardé et que nous avons soutenu les professeurs qui refusaient le sabordage. Finalement, quand elle est arrivée en seconde, elle a découvert qu'elle appartenait au tiers des élèves de la classe dont les parents n'étaient pas séparés et elle a posé des questions. Un dialogue apaisé et constructif est revenu.
Notre petit fils aîné a longtemps affiché une jalousie tenace envers son frère cadet, avançant l'argument classique qu'on s'occupait plus du petit que de lui qui avait été le premier dans le ventre de sa mère. Le petit frère bien bâti, a grandi, et prend sa revanche. Les bagarres( comme les complicités) sont souvent spectaculaires et les parents mettent régulièrement les choses au point. Néanmoins si l'un des deux est souffrant, l'autre est très inquiet. Le cadet,en classe de CP, prend aussi sa revanche de manière constructive : " Je sais lire maintenant, alors ne m'appelle plus ni bébé ni crétin."
Cela nous rappelle le temps où nos enfants se qualifiaient de ducon et duconne. C'était pas mal non plus... Ils ont dépassé la trentaine et cela s'est arrangé heureusement.