jean-Jacques Rousseau sur arte.

Nous avons apprécié cette remarquable émission hier soir présentant la vie, la personnalité et l’œuvre de Jean-jacques Rousseau. On a envie d'en savoir plus car on se rend compte que ses préoccupations sont toujours d'actualité. Par ailleurs, Rousseau, Chateaubriand, Genevoix, pour ne citer que ceux-là, font honneur à notre langue.

Et je rajoute Ribeiri car à côté de Samir Nasry, il passe pour un intellectuel !

Les trois écrivains évoqués ci-dessus ont enduré des épreuves physiques et morales que l'on a du mal à se représenter. Leurs différents témoignages nous invitent à observer, à réfléchir pour nous aider à nous exprimer et à structurer notre pensée, afin de trouver la force de construire un monde plus humain et plus juste. Ils sont morts depuis longtemps ( sauf Genevoix que l'on peut retrouver dans les archives de l'INA sur la toile ) et nous pensons toujours à eux.
Certains sportifs dans l'ivresse du fracas médiatique sont éblouis par les feux de la rampe jusqu'à ne plus distinguer les véritables valeurs du sport et le devoir élémentaire d'exemplarité, Ils risquent fort d'être vite oubliés.
Ce point de vue, limité par mes connaissances incomplètes, n'engage que moi

Genevoix vit donc encore ?
Chateaubriand était un maître de la langue.
Quant à Rousseau, je n'ai jamais pû adhérer à ses thèses sur l'éducation.

Bah, à la base elles ne sont pas mauvaises, elles mettent un terme à la conception antique selon laquelle l'enfant est une sorte de matière rebelle à laquelle il faut donner la forme de l'adulte.

Mais c'est vrai qu'elles ouvraient la voie aux conceptions pedagogisantes débiles à venir.

Maurice Genevoix est décédé en 1980 mais on peut le voir et l'entendre avec Bernard Pivot dans des archives de l'INA consultables sur la toile. On peut l'entendre aussi avec jacques Chancel dans Radioscopie.
En ce qui concerne Rousseau et Chateaubriand on ne peut que les lire. J'ai déposé sur le forum - mais je ne sais plus sous quelle rubrique, le compte-rendu d'une conférence sur Rousseau et l'éducation. Les idées de Rousseau sur la question ne sont sont que le prolongement de ses idées politiques : à une société nouvelle, il faut un homme nouveau. L'Emile est indissociable du Contrat social. Chacun sait que la réalité est plus complexe que l'utopie, mais l'utopie ouvre les yeux sur les imperfections plus ou moins supportables encore que l'utopie soit franchement invivable. Vaste sujet.
Le découpage de son programme d'instruction et d'éducation est artificiel sur de nombreux points. Néanmoins ses idées en puériculture ( laisser le bébé gigoter, l'importance du lait maternel ) sur l'importance du travail manuel où la découverte de la nature ( il a laissé des ouvrages d'herborisation ) sont toujours d'actualité. L'association nationale et internationale des palmes académiques par exemple récompense chaque année des élèves en formation professionnelle ( ébénisterie, pâtisserie, mosaïque etc ) et a réalisé un court métrage intitulé " Les mains de l'intellect." Lévi-Strauss reconnaît en Rousseau le père de l'ethnologie.
Ceci dit, il n'était pas féministe comme Condorcet et l'éducation qu'il envisage pour Sophie, future compagne d'Emile ne me séduit pas du tout.
Le documentaire sur Rousseau que nous avons vu sur arte montrait bien que cet autodidacte, écorché vif,ne devait pas être facile à vivre. Il a refusé une pension du roi . Il se déplaçait à pied. Il a véritablement été persécuté pour ses idées et cette persécution réelle a été douloureusement vécue pour ne pas dire amplifiée par son hypersensibilité.
Comme le fait remarquer Tonax, les idées de Rousseau en matière d'éducation pouvaient ouvrir la voie à des dérives et cela n'a pas manqué. Ce fut également le cas pour les idées de Célestin Freinet qui a connu les pire ennuis entre les deux guerres. Des réformateurs se présentant comme de grands spécialistes de la pédagogie ont complètement détourné l'esprit de ses méthodes pour les appliquer à la lettre dans un tout autre contexte ce qui a entraîné une fragilisation de l'enseignement élémentaire très inquiétante. Faire croire aux enfants que l'effort n'est plus à la mode, que la conjugaison, l'orthographe, la construction correcte d'une phrase avec des mots précis, les tables, le raisonnement tout simple de la règle de trois, la mémorisation, les repères historiques et j'en passe, leur faire croire tout cela est une trahison les conduisant à une forme d'esclavage intellectuel. Heureusement que des enseignants ont résisté et résistent à ces sirènes.
Sur ces belles parole, je m'en vais transformer les framboises en gelée.

Bonnes framboises !
Et aussi, un excellent non-anniversaire à tous !

Charpentier Hélène a écrit:

je m'en vais transformer les framboises en gelée.

Tu trouves qu'il fait trop chaud ?

Framboises givrées ?

le compte-rendu d'une conférence très claire sur Jean-Jacques Rousseau et l'éducation est à la rubrique bibliothèque. La conférencière est une amie.