Il s'agit d'un récit court mais dense. Pendant la seconde guerre mondiale, un homme d'âge mûr qui est aussi le narrateur utilisant le pronom " je " et sa jeune nièce sont tenus d'héberger un officier allemand. C'est un musicien, compositeur, admirateur de la littérature française. Chaque soir, il vient parler à ses hôtes qui ne répondent jamais ce qui explique le titre mais derrière ce silence de surface se cache une vie intérieure intense. Cet officier est engagé dans le conflit pour accomplir la promesse faite à son père de venger l'humiliation de la défaite de la première guerre mondiale. Il voit dans l'occupation de la France par l'Allemagne, l'union de la belle et la bête. La belle c'est la France littéraire délicate et raffinée. La bête, c'est l'Allemagne musicienne impétueuse, forte et protectrice. La belle c'est cette jeune fille silencieuse. La bête, serait-ce cet officier poli et cultivé ?
Un soir, l'officier cesse ses visites. Il a dû aller à Paris pour quelques jours. Quand il revient, il monte directement à sa chambre sans saluer ses hôtes et conserve cette nouvelle habitude. Il se décide pourtant un soir à fournir quelques explications. Lors de son voyage à Paris ses " amis" nazis lui ont fait comprendre que l'union entre les deux pays n'est qu'une chimère. Il n'est pas question de sauver la culture et la littérature du pays occupé. Il faut au contraire détruire l'âme de la France et en faire " une chienne rampante."
Désespéré, l'officier demande à être envoyé vers " l'enfer" sur le front de l'Est et la nièce du narrateur prononce d'une voix à peine audible le seul mot de tout le récit : " Adieu."