Un p'tit coin tranquil' S'amuser, s'informer, échanger, se détendre, sont les maître-mots en ces lieux |
| | Le magasin des suicidés | |
| | Auteur | Message |
---|
Marie-Ange Admin
Nombre de messages : 20317 Age : 49 Localisation : Quelque part entre le sol et le ciel Date d'inscription : 04/12/2006
| Sujet: Le magasin des suicidés Mer 12 Sep - 18:37 | |
| J'ai lu cette histoire en livre, j'ai bien aimé, humour noir et espoir... En version film, par contre, il ne me tente pas. Les dessins, je les trouve pas terribles, bien que j'imagine facilement qu'ils sont fait pour bien coller à l'espri du livre. Pis "sélection officielle de Cannes", ça m'inspire pas trop non plus... bein que ce soit mieux que s'il avait eu la palme au festival. Je sais, c'est vache, mais comme je dis toujours : le gagnant m'endort, mais le hors concours est pas mal du tout !
http://www.cgrcinemas.fr/bruay/film/le-magasin-des-suicides-en-3d-2012/video _________________ Il y a tant à lire qu'une vie ne me suffira pas... Il y a tant de livres, que j'ai pas assez de place pour tout avoir sniff | |
| | | Ophélia Frump
Nombre de messages : 24 Date d'inscription : 28/11/2012
| Sujet: Re: Le magasin des suicidés Dim 2 Déc - 0:44 | |
| Je n'ai pas encore vu le film. J'ai lu le livre, que j'avais plutôt apprécié jusqu'à sa fin. Que je n'ai pas totalement comprise. Même si elle m'a amusée. Disons qu'en réalité, je n'ai pas compris l'intérêt de cette fin. A moi, elle m'a semblé être un grand coup de bravache de la part de l'auteur, comme un pied-de-nez ; du style " ahah, vous ne vous y attendez pas, hein ?". Cette dernière action, que l'on peut imaginer différemment mais qui m'est clairement apparue comme un suicide m'a semblé tellement incongrue par rapport à tout ce que l'on sait de ce personnage en question que ça m'a semblé être un retournement de situation... incongru, voilà même si je me répète. J'ai bien aimé dans le sens où on ne s'y attend pas, on est cueilli sur place sans réellement comprendre et c'est aussi la force de certaines oeuvres que de nous couper l'herbe sous le pied. J'adore être giflée de cette manière, du coup c'est très bien. Je préfère ça à l'idée d'imaginer que Teulé ne savait plus réellement comment finir son bouquin. Je spoile la suite pour ceux qui n'auraient pas lu le livre. - Spoiler:
Je suis intriguée par le fait qu'Alan agisse ainsi à la fin. Comme s'il était lui-même rattrapé par la noirceur ambiante qui n'a pourtant plus beaucoup de raison d'être puisqu'il a arrangé les choses. A moins que nous, humains, ne soyons pas faits pour la grâce. J'aime bien cette idée que celui qui se suicide n'est pas forcément celui que l'on croit. A moins qu'il ne veuille montrer à sa famille à quel point un proche qui se suicide est une épreuve pour ceux qui restent. Mais j'aime bien cette idée de flou : après tout, on ne sait pas quelle main Allan ouvre. Celle qui tient la corde ou celle restée libre ?
Bref, je suis très bavarde ce soir. | |
| | | Marie-Ange Admin
Nombre de messages : 20317 Age : 49 Localisation : Quelque part entre le sol et le ciel Date d'inscription : 04/12/2006
| Sujet: Re: Le magasin des suicidés Dim 2 Déc - 9:27 | |
| Moi aussi, j'ai trouvé la fin très inattendue. Moi j'ai plutôt ressentie ça comme-ci Alan avait une mission et que maintenant qu'elle était remplie, bein il n'avait plus rien à faire là. _________________ Il y a tant à lire qu'une vie ne me suffira pas... Il y a tant de livres, que j'ai pas assez de place pour tout avoir sniff | |
| | | Ophélia Frump
Nombre de messages : 24 Date d'inscription : 28/11/2012
| Sujet: Re: Le magasin des suicidés Dim 2 Déc - 12:28 | |
| Tu as le même propos qu'une amie (qui a vu le film en plus, j'ai oublié de lui demander ce qu'elle en avait pensé) ! Mais voilà, il y a quand même quelque chose qui me dérange dans cette idée. Il y a quelque chose de christique dans cette idée mais en même temps, j'ai la sensation qu'il va peut-être replonger sa famille dans l'angoisse, dans l'incompréhension... ce n'est pas tant le fait qu'il meurt - si supposément il meurt - que le fait qu'il prive sa famille d'un membre de cette famille. Personnellement, ça ne me donne pas l'impression qu'une mission a été accomplie mais que ça va le faire faire un gros retour en arrière. Ou alors, c'est mon pessimisme qui s'exprime. Mais c'est vrai que depuis le début, Allan est comme une pièce rapportée qui ne trouverait pas tout à fait sa place. Au moins, ça fait causer, comme on dit. | |
| | | Marie-Ange Admin
Nombre de messages : 20317 Age : 49 Localisation : Quelque part entre le sol et le ciel Date d'inscription : 04/12/2006
| Sujet: Re: Le magasin des suicidés Dim 2 Déc - 12:38 | |
| C'est aussi une interprétation qui se tient, mais pour cela, il faut qu'il y ai une suite, une suite dans laquelle on voit les conséquences de son geste, mais il n'y a pas de suite, le livre s'arrête là. L'histoire est donc sensée se terminer sur une famille qui a enfin trouvé la joie de vivre. Du moins je vois ça comme ça.
J'ai lu d'autres livres où la fin laisse entendre que ce n'est pas finie, qu'il y a encore du chemin à faire, des choses qui peuvent encore arriver. Mais comme il n'y a pas de suite, c'est le lecteur lui-même qui doit inventer la suite, s'il est resté sur sa fin, et là, chacun aura sa version de cette suite je pense.
On voit déjà, là, je vois ça comme une fin heureuse, en quelque sorte, alors que toi tu vois une hsitorie non finie dont la suite va être triste. Je ne sais pas si les auteurs pensent à cela quand ils terminent un livre comme ça, en laissant des non-dits ou une ouverture sur une suite même si elle ne vient pas, s'ils pensent à ce que vont penser les lecteurs, ou si c'est par hazard, qu'ils ont imaginé une fin comme ça et qu'ils n'ont pas vu autre chose. Mes deux histoires préférées que j'ai écrites se terminnte comme ça, une fin qui pourrait donner une suite, mais je ne l'ai pas fait en imaginant une suite possible ni comme ça parce que je ne savais pas quoi écrire d'autre, pour moi, c'était la seule fin qui me convenait. _________________ Il y a tant à lire qu'une vie ne me suffira pas... Il y a tant de livres, que j'ai pas assez de place pour tout avoir sniff | |
| | | Ophélia Frump
Nombre de messages : 24 Date d'inscription : 28/11/2012
| Sujet: Re: Le magasin des suicidés Dim 2 Déc - 14:25 | |
| Hé bien j'ai lu beaucoup de livres avec un fin ouverte. Et ça ne m'a pas gênée, au contraire. Il n'y a vraiment qu'avec ce livre que j'ai ressenti cela, parce que ça m'a semblé contraire à tout ce que le livre avançait.
Après, je suis pour les livres qui ont une part de mystère, dont le secret réside entre les lignes. Un peu comme chez J.M. Barrie justement, où jamais il ne dira le motif réel de son livre, c'est à nous, en tant que lecteur, d'y plonger. A vrai dire, ce sont les livres que je préfère. Je déteste quand on me prend par la main, que l'on surligne tel ou tel passage pour qu'on comprenne bien. Non, on n'a pas besoin de ça, il faut faire confiance à l'intelligence du lecteur et son envie de déchirer son horizon.
Je crois qu'un écrivain écrit d'abord pour lui. On écrit parce que l'on a des choses à dire, des choses qui doivent être dites. Il y a une grosse part d'inconnu dans le fait d'écrire. C'est plonger dans nos abysses personnelles et c'est ne pas oublier que l'on raconte aussi une histoire. C'est au lecteur de faire preuve, parfois, de rigueur, c'est au lecteur d'aller vers l'écrivain, de découvrir son motif caché.
Je comprends bien ce que tu dis concernant les fins ouvertes. Je pense par exemple au très beau La rose pourpre et le lys de Michel Faber, que tu as peut-être lu, où beaucoup s'étaient plaint de l'absence de fin, dans le sens où il nous laisse comme ça, sur le rebord du livre et voilà. Personnellement, j'avais adoré parce que justement, c'est comme si l'héroïne nous invitait et nous disait, à la toute fin : "bon, ça s'arrête là, vous pouvez partir". Angela Carter, dans son Magasin de jouets magiques, idem, la maison prend feu, le jeune couple parvient à sortir mais on ne sait rien du reste : qu'est-il arrivé aux deux enfants, à la soeur et au frère du jeune garçon et au chien ? Est-ce qu'ils vont sortir ou mourir dans la maison ? Le jeune couple observe la maison partir en fumée, complètement perdus et on ne saura rien de plus.
Pour ce livre de Teulé, je l'ai pris comme de l'humour noir. Peut-être que s'il avait gardé la plume quasiment lyrique qu'il avait eue quand il a écrit sur Villon, par exemple, ou même sur Verlaine, ça aurait été plus percutant. J'aurais peut-être et sûrement, en fait, ressenti cette touche décalée et sinistre. Et je ne peux pas m'empêcher de me dire que Teulé est un poil cynique sur les bords et que cette fin est aussi là pour tirer à boulets rouges sur notre notion du bonheur. Rien de plus éloquent que le suicide de celui qui propage le bonheur, consciemment ou non, de celui qui reste un mystère et dont les pensées ne nous seront jamais partagées. Et au final, je me dis que ce petit Alan est bien le diable en personne. Parce que quelque part, tous les personnages sont libérés des questionnements morbides que tout un chacun se pose. Paradoxalement dans un bouquin qui parle de suicides. Il vient apporter le bonheur dans une société que l'on peut voir triste... mais simple. Simple dans le sens où l'alternative à TOUT est la Mort (ce qui n'est pas être morbide mais lucide). Alan, quelque part, met le boxon. Il les force à se questionner, eux-mêmes et le monde qui les entoure. Et une fois que leur monde est chamboulé, il tire sa révérence, le sourire aux lèvres... | |
| | | Marie-Ange Admin
Nombre de messages : 20317 Age : 49 Localisation : Quelque part entre le sol et le ciel Date d'inscription : 04/12/2006
| Sujet: Re: Le magasin des suicidés Dim 2 Déc - 17:37 | |
| Après, aussi, justement, c'est de l'humour noir, donc qui sait si ça fin pour lui n'est pas une forme d'humour gloque ? qui sait ce qu'il avait en tête en écrivant cette fin, comment lui la voyait. Si justement il ne s'est pas exepliqué sur ce choix, on ne peut pas savoir. Non, je n'ai pas lu les deux histoires dont tu me parles, mais tu me donnes envie de les découvrir ! Je vois aussi les choses comme cela : quelqu'un qui écrit le fait d'abord pour lui, pour éexprimer quelque chose qui lui tient à coeur, se défouler, ou juste raconter une hsitorie qu'il a envi de raconter, de se raconter par écrit, pas juste dans sa tête. Malheureusement, certains commencent comme ça et ensuite se perdent dans les couloir des éditions et des bonnes ventes et finissent par faire du commercial, du qui se vend. Certains même ne passe jamais par la case se faire plaisir et voient de suite le "qui se vend". Malheureusement, les maisosn d'édition voient aussi, pour beaucoup, ce côté-là et si l'écrivain veut se faire publier, il lui faut soit déjà avoir réussi à se faire un nom qui lui offre des possibilités - s'il ne se perd pas en route - soit avoir beaucoup de chance ou des appuis dans le milieu ou faire du à la mode. Ma fille a rencontré un auteur qui a choqué toute la salle de collégiens en déclarant qu'il n'avait aps commencé à écrire parce qu'il avait envi de le faire mais parce que d'autres le faisaient, vendaient bien, et qu'il s'est dit qu'il pourrait aussi y arriver, qu'il pourrait faire comme les autres, et peut-être gagner sa vie sans trop se fatiguer. Nous sommes très loin de l'auteur qui écrit par besoin de s'exprimer-là. Biensur, là, je parle d'auteurs publiés ou qui veulent être publié. Tout le monde n'est pas comme ça, et on peut écrire juste parce que ça vient comme ça un jour, l'envie d'écritre quelque chose, une histoire qui nous tournicote dans la tête et qu'on a envi de mettre sur papier. Et en plus, on est au "rayon" cinéma et pas bouquins Oui, ça n'a rien à voir, c'est juste une remarque comme ça en passant _________________ Il y a tant à lire qu'une vie ne me suffira pas... Il y a tant de livres, que j'ai pas assez de place pour tout avoir sniff | |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Le magasin des suicidés | |
| |
| | | | Le magasin des suicidés | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|