Un p'tit coin tranquil'
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 Joseph Siquier.

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AuteurMessage
Charpentier Hélène




Féminin
Nombre de messages : 9191
Age : 77
Date d'inscription : 28/01/2008

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MessageSujet: Joseph Siquier.   Joseph Siquier. Icon_minitimeMer 4 Juil - 7:38






Joseph Siquier né en 1933 , instituteur en milieu rural à la retraite dans un village du Cantal, fils d'ouvrier agricole, se consacre à ses deux passions : l'écriture et l'histoire.
Il a publié à compte d'auteur plusieurs ouvrages, essais ou romans où le récit inspiré directement ou indirectement de l'expérience vécue laisse transparaître la sensibilité de l'écorché vif qui n'oublie pas pour autant d'analyser l'arrière plan historique.( Il avait été pressenti pour préparer le concours d'entrée à l’École Normale Supérieure, mais ldes impératifs familiaux puis la guerre d'Algérie en ont décidé autrement.)

- Menus propos d'un non-repenti,
- Faut-il qu'il m'en souvienne,
- Parcours buissonnier à travers l'histoire contemporaine (mal)traitée,
- Une vie parmi les autres,
- Elle,
- Quelques saisons douces amères,
- Une adolescence au mitan du siècle ( 1946-1962),
-Seconde Guerre Mondiale : sur quelques controverses ; suivi de : Bribes d'histoire contemporaine.



EST-IL VRAI QUE .. ?

Les livre(...) les chacals pissent au bas et les bourgeois montent dessus. Gustave FLAUBERT.

Est-il vrai que..?
Non, l'histoire que je vais vous conter ne peut être vraie.
Ecoutez plutôt :
Au mitan du siècle dernier, Aurillac n'avait plus d'Ecole Normale. Les boursiers complets qu'étaient les normaliens étaient hébergés , de plus ou moins bon gré, par le bourgeois lycée Emile Duclos. La seule différence, d'importance, entre les lycéens et eux était...la bibliothèque de l'E.N, logée dans l'annexe. Chaque semaine, ils avaient le droit d'y choisir un ou deux livres dans son catalogue fourni et éclectique.
Me souviens d'un camarade, par exemple, qui s'y passionna pour les" Mémoires de guerre" de Churchill. Quant à moi, je plongeai avec délices dans la littérature française ( découverte de Giono ou des "Confessions" de Rousseau ) ou étrangère ( américaine, en particulier: Hemingway, Steinbeck, Faulkner,etc). J'y gagnai la passion de la culture.
Puis se construisit, la-haut sur la colline, une belle Ecole Normale.
J'y passai trois années en tant que surveillant - et me remis avec constance et application à fureter dans les rayons de la bibliothèque qui constituait le coeur (au sens propre comme au figuré)de l'établissement. On y trouvait quelques trésors comme "Les beaux draps" de Céline, jamais réédités ( et pour cause...). Mais tous les compartiments offraient des livres incontournables : pédagogie,évidemment ( dans une E.N ! ), philosophie, ( Descartes, Voltaire, Rousseau,Marx, H.Lefèvre, Politzer, Sartre, Freud...)l'histoire ( Mathiez, Soboul, Fèbvre, Marc Bloch...) la littérature ( tous les classiques, mais aussi la" Correspondance"- délectable de Flaubert , et les contemporains : Péguy, Gide, Cendrars, Léautaud, Nizan, Brecht, Aragon...) Inépuisable.
Quelques décennies plus tard moururent les Ecoles Normales.
Et naquirent les IUFM.
Un institut universitaire , ma chère, n'avait que faire de la plébéienne bibliothèque de l'EN. On descendit, pour faire place nette, ses milliers de volumes, en vrac , au sous-sol.
Ils y restèrent quelques années, et puis on eut besoin de la place qu'ils occupaient, et on les fit grimper au grenier. Toujours entassés comme chiffons sales et sans intérêt.
Et puis le grenier fut mobilisé à son tour.
Que faire de cet amoncellement de livres ? De cet encombrement ?
On aurait pu - que sais-je ? - les proposer à d'autres bibliothèques, de collèges, par exemple, ou d'écoles, ou de communes. Ou alors, si celles-ci n'avaient besoin de rien ( chacun connaît la richesse de la plupart), les offrir à des particuliers; A ces gens , pourquoi pas, qui n'ont pas peut-être pas assez à manger, mais qui n'auraient pas dédaigné des livres qu'ils n'ont pas les moyens d'acheter ?
Mais c'est sans doute trop compliqué, et administrativement difficile à mettre en place.
Alors, on aurait fait venir une benne, et, comme on se débarrasse de gravats, et dans les mêmes conditions, on aurait déversé ces milliers de livres aux ordures.
A Aurillac. En février 2006.
Vous avez bien lu:"aurait" - au conditionnel.
Car je suis sûr qu'on va démentir aussitôt cette histoire.
Ce cauchemar qui m'a empêché, cette nuit, de dormir.
Car si Hitler brûlait les livres, c'était pour des raisons idéologiques.
Dans la France de 2006 - qui ne serait plus celle de Voltaire, et Hugo, d'Apollinaire et d'Aragon - pour quelle(s) raison(s) oserait-on l'imiter ?

Le 14 décembre 2006. Joseph SIQUIER.
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